4 Decembre , on prend de la hauteur…
Y’à des journées dont on se rappelle 20 ans après.
Le 4 Decembre fut de celles-là…
Une piste tout en lacets…lacets innombrables,qui nous arrachent du monde des Terriens…pour nous introduire dans l’espace de l’Altiplano.
Tout en sable mou ,fech-fech Andin ,cette piste de couleur claire contraste étonnamment avec les montagnes qui lui font face,montagnes dont les couleurs denses sont les promesses de richesses minérales infinies…
Alors ,bien sûr,ça se gagne .
Première,seconde parfois,gamelles souvent,nous ne sommes plus que poussière ,et l’oxygène rare rend chaque coup de pied ,pour maintenir la moto ,plus éprouvant …
Boire et respirer,les haltes sont fréquentes.
4900m,c’est le col,et nous voilà face à l’immensité des plateaux que nous découvrons bordés de sommets (certains ont le cône des volcans) tutoyant les 6000.
Une mince végétation adoucit le paysage,et,par ci,par là ,des lamas.
50 kms plus tard,Thierry ,légèrement derrière nous,ne voit pas que nous avons dévié la piste au niveau d’un gué qui ne nous parait pas sûr,s’engage…et s’immobilise au milieu ,moteur bloqué par l’eau qu’il a aspiré.
Hébergement de fortune à proximité ,et cours de mécanique dans un abri entre les bottes de pailles (et oui Aimery,tu ne le sais pas,mais tu aimes ça …)
Déculassage ,le moteur rend l’eau par toutes ses pores,mais les organes principaux (bielles,segments,poussoirs,soupapes)n’ont pas souffert.
Le moteur est remonté à la frontale (ici,à 6h,il fait nuit).
A 8h,il tourne.
Incredible…para nosotros…
A 9h ,on va chercher un peu de chaleur au fond des duvets.
Le thermomètre frôle le 0
Nous,je ne sais pas…
A 4500m,on est pas là pour se poser des questions …